mardi 3 février 2009

Le Dico-thon (1) : pruine de gourgandine

Je vous vois déjà vous alarmer.
Qu'est-ce qu'elle entend par dico-thon? Compte-t-elle vraiment répertorier tout ce que la France et la Navarre recèlent de thons, de cageots, de mochardises?
Que nenni!

De temps en temps, je vous ferai juste part de mot oubliés. De ces mots inusités, que parfois je découvre au fil des jours (et des vies), et que je veux vous faire partager, parce que s'ils délectent mon appétence verbale, je ne saurais ne pas en faire profiter le lecteur.

Et, soyons-fous, deux mots pour ce lancement, qui en plus se répondent par la rime.
Car vous constaterez que j'aime bien quand ça rime.
Deux mots donc : gourgandine, et pruine.

Gourgandine, quel charmant mot pourtant si peu utilisé aujourd'hui.
Y résonnent la gourmandise et la gredinerie.

La gourgandine, la gaupe, la margot.
La putain, quoi.
Tout de suite c'est moins ravissant.

Les insultes seraient pourtant tellement plus plaisantes :
"Ta daronne la gourgandine!"
"Fiston de gourgandine!"

Elle nous ramène à ces temps bénis ou il faisait bon être péripatéticienne pour vendre ses charmes au chalant qui passait. Et qui sentait mauvais, puisqu'on ne se lavait pas. Et qui filait plein de maladies, qu'on ne savait pas soigner de toute façon.
Hum...
Après analyse, l'étymologie du mot viendrait en partie d'une racine commune à celle de la syphilis.
Bon.

Ta mère la pute c'est bien aussi.

Ta mère qui est peut-être partie ce matin cueillir des fraises recouvertes de pruine, poussière cireuse recouvrant certains fruits, feuilles et champignons (ne me regardez pas comme ça, je cite mon dictionnaire là). Mais si, c'est cette petite poussière que vous retrouvez sur les baies sauvages que vous allez cueillir le matin, nu après vous être roulé dans la neige.

C'est quand même plus chic de faire la pruine chez soi le samedi matin sur les bibelots.

Nous naissons pruine, et retournerons pruine. Les prophéties bibliques deviennent beaucoup moins effrayantes vues sous cet angle.

Et puis la poussière d'étoile, ça fait tellement papillon de lumière, c'est si surfait.
La pruine d'astre stellaire, c'est plus raffiné.

Maintenant, vous saurez que les nouvelles boucles d'oreilles de votre petite amie, que vous n'aurez pas manqué de remarquer, ne sont pas bleues, mais d'un superbe bleu Klein pruiné.
Si vous parvenez à dire cela, soit :
1. vous avez une place à la rédaction de Vogue. Ou du salon des Antiquaires.
2. Compte-tenu de la présence excessive de poussière sur lesdites boucles, votre petite amie n'a pas osé vous avouer qu'elle les avait récupérées à l'armée du salut.

Mais je ne voudrais pas faire ma langue de gourgandine.

3 commentaires:

  1. Je me coucherai moins bête ce soir grâce à toi et aux deux nouveaux mots qui viennent enrichir mon vocabulaire.

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  2. Oulala quelle productivite ! J'ai pas eu le temps de poster de commentaires sur ta premiere note qu'en voila deja deux nouvelles !

    J'aime cette rubrique et ton humour me manque. Je me suis mis a rigoler tout seul comme un con dans mon bureau - Ce qui est formellement interdit ici.

    Bienvenue dans la blogosphere Spicy et longue vie a ton blog !

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  3. Merci mon petit Plumo nos soirées aux Furieux me manquent aussi!
    Et tu les emmerdes ces cons d'amerloques, tu n'as jamais été conventionnel c'est pas l'Oncle Sam qui va te faire courber le dos!

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