mardi 12 janvier 2010

Kids will be alright

- Dis, tu veux pas qu’on fasse un enfant ? Enfin pas tout de suite là, mais plus tard.
- Plus tard quand je serai désespérée. Et je te rappelle que tu es sur liste d’attente, tu es le 3ème ou 4ème à me demander, je sais que votre horloge biologique tourne mais y a pas marqué uterus à louer, bail de 9 mois renouvelable. Et
en tout état de cause cela n’arrivera que si à 36 ans je vis avec mon boulot. Ou une dizaine de chats.
- En plus, je suis sûr que tu serais une bonne mère. Tu es intelligente, tu les éduquerais comme il faut.
Et puis tu es baisable.
- Contente d’apprendre que ce ne serait pas une corvée de me sauter pour me faire un gosse.
- Attends, je disais ça l’autre jour à N. il était d’accord avec moi, on serait pas maqués on te sauterait volontiers.
- Et gay. Vous ne seriez pas maqués et gays. Ca crée un gap quand même.
- Non, même.
- Hum, c’est plutôt flatteur ça. A moins que ce ne soit l’inverse, je ne sais pas.

* * *


- Tiens !
Quelques heures plus tôt, Un minois charmant de trois ans me faisait un grand sourire, me tendant un chien manifestement croisé avec un mouton invertébré.

Son paternel m’avait prévenue que la gamine avait un certain droit de veto sur les gens qu’il fréquentait. Autant dire que l’influence d’Elizabeth Teissier sur François Mitterrand était bien insignifiante à côté des impressions de la fillette, qui me donnaient l’impression de passer un entretien d’embauche avec le deuxième associé de la boîte. Dans le couple good cop / bad cop, le mauvais flic, l’impitoyable, ce serait peut-être elle, du haut de ses dizaines de centimètres et kilos toute mouillée.

Alors, quand une moufle minscule s'empara de ma main, je sus que j’étais adoubée, tel Benigni baisant les pieds de Scorsese à Cannes.

Le lendemain, alors que je scratchais les chaussures du fils d’une amie, je me visualisais avec une ribambelle d’enfants, tous issus de pères différents, de couples masculins qui graviteraient autour d’une maternité espagnole, à mi-chemin entre le Raidd Bar et la petite maison dans la prairie. Charles Ingalls, le facteur, un air de déjà vu…

Un jour, je m’étais entendue dire par une amie que si j’étais potentiellement une des amies la plus apte à donner de mauvaises idées à sa tendre progéniture, elle avait néanmoins toute confiance pour m’assigner en mission baby-sitting.
"Vous vous entendez bien tous les deux".
"J'avoue, j'ai parlé avec ton fils, et je crois que du haut de ses deux ans, nous sommes à peu près sur la même longueur d'onde".
Il faut croire qu'entre candides on se comprend.
Je me demandais si j’allais terminer en héroïne d’AbFab, qui tiendrait les cheveux des enfants des autres à leur première cuite, ou en mère au foyer parfaite, qui assignerait les siens à résidence jusqu’à 21 ans.

Peut-être quelque chose entre les deux.

J’ai beau me défendre en atelier Maman Gâteau Alsa, ma plus grande fierté fut sans doute d’avoir endormi un bambin au bord de la crise de nerf sur du Elvis Presley. Bon, l’épuisement avait dû aider.

Avec une inconstante de ma sorte, Dieu sait à quoi ressemblerait ma descendance…

Wise men say
Only fools rush in…

2 commentaires:

  1. L'adoubement, pas par glaive, par Loulou. En général elle ne se trompe pas même si elle s'est trompée au moins une fois. MAis nul n'est parfait. Encore heureux, sinon on s'emmerderait, vraiment.

    Alors, all right ils seront car imparfaits ils seront, comme toi, comme moi, comme leur père puisque personne n'est parfait.

    Mais, "en tout état de cause" (fais gaffe, tu prends de habitus conclusifs), ils seront comme il seront et comme tu les feras, rock'n'roll, assurément et, tout le reste, parfait.

    RépondreSupprimer
  2. Vive l'imperfection, ça ne serait pas drôle sinon!

    Et dans mon cas elle n'a pas pu se tromper, elle a flairé que j'étais aussi exceptionnelle qu'un Werther's Original ;)

    Et puis, c'est quand même une des rares de petites à redemander du Leonard Cohen et du Velvet Underground, si tu ajoutes à ça un bagout sans précédent, nul doute que cette minette ira loin!

    Vive les enfants du rock!

    RépondreSupprimer