samedi 2 janvier 2010

Happy bittersweet new year : there's a light that never goes out



"Take me out tonight

Where there's music and there's people

Who are young and alive

Driving in your car

I never never want to go home

Because I haven't got one anymore"


"Putain y a 10 ans on était en 2000. J'ai rien vu passer. Encore cinq décennies comme ça et  c'est fini".


Assis dans le métro, nos têtes commençaient à vaciller.

Alors que nous attendions la sonnerie qui signalerait notre libération prochaine vers nos alcôves rédemptrices, je me demandais si M. voulait que nous descendions du wagon pour que je l'attache directement sur les rails dans l'attente du passage du métro suivant.


Il y a toujours eu deux écoles le soir du 31. Ceux qui à tout prix veulent en faire quelque chose d'inédit, d'exceptionnel, et ceux pour qui c'est juste un soir comme les autres. 

Ceux qui ravis, voient la nouvelle année arriver, la tête remplie de projets, prêts à faire table rase du passé, et ceux qui font le bilan des jours écoulés et de tout ce qu'ils n'ont pas fait.


Et puis ceux qui sortent, trop heureux d'oublier l'année passée dans l'alcool, la musique et la foule guinchante.


L'heure est grave. 

C'est la crise. La crise c'est un peu notre Vietnam. 


Et puis de toute façon, la terre se réchauffe, les ours blancs se noient d'épuisement et Lady Gaga a passé le cap des six mois, alors à quoi bon.


Comme en 2007 je pourrais vous souhaiter de tomber ou de retomber amoureux, d'embrasser le mec ou la fille qui est en face de vous dans le métro juste parce que sur le coup vous en avez envie. Vous souhaiter une année digne d'une coupe de champagne, avec plein de petites bulles légères et élégantes qui remontent doucement pour éclater à la surface et vous rendre euphorique.


Mais on n'a plus les moyens que d'acheter de la Clairette.

Et puis embrasser n'importe qui, c'est pas très hygiénique nous dirait Roselyne.


Comme en 2008 je pourrais vous conseiller de commencer l'œuvre de votre vie : une biographie de Michèle Torr, un disque concept avec Franck Mickael, une comédie musicale basée sur la vie de Jean-Edouard du loft, la sculpture du Mont Rushmore en granit rose à l'effigie des membres de Tokio Hotel...


Mais vous me direz que vous n'avez plus le temps, que le temps c'est de l'argent et que ça ne vous aidera pas à préparer un emprunt sur trente ans.


En 2009 je vous souhaitais des rencontres enivrantes, rassurantes ou irritantes, et des rêves invraisemblables.


Mais vous n'avez plus le temps ni l'envie de rencontrer qui que ce soit, puisque de toute façon tout le monde se vaut et que du temps vous n'en avez plus pour rien ni personne.


Alors que puis-je vous souhaiter pour 2010?


De vous planter. 

De faire plein d'erreurs, beaucoup, beaucoup d'erreurs.

Les erreurs forment la jeunesse.


Et puis je vous souhaite beaucoup de mauvaises résolutions, puisque de toute façon vous ne vous tiendrez pas aux bonnes :


Ne pas être trop sage tout d'abord.


Faire beaucoup de conneries, ensuite, parce que ce sont les premières choses dont on se souvient et les premières qu'on ne regrette pas vraiment.


Continuer à fumer et à boire, puisque quoiqu'il arrive fin 2012 nous allons tous mourir.


Et puis d'écumer les plans loose, car c'est souvent de là que ressortent des soirées qui resteront dans les mémoires.


Vous briserez des cœurs, encore. Et vous vous prendrez des râteaux, encore. Mais vous vous relèverez toujours de ces attaques au napalm sur votre cœur hiroshimisé.


Céline disait qu'on perdait sa jeunesse à coups de maladresses. 

A ce train là, il faudrait sans doute nous empêcher de parler, d'envoyer des textos en plein milieu de la nuit et de boire pour nous assurer la jouvence éternelle.

Cette année vous avez peut-être été maladroit, ne vous en faites pas, cela ne disparaîtra pas comme ça en 2010. Mais comme à chaque fois, on vous pardonnera.


Cette année encore, vous vous fâcherez avec vos amis. Mais avouez-le, vous l'aurez un peu cherché, et au fond, vous aimez bien ça quelques fois. 


Vous écrirez sans doute un peu n'importe quoi, jetterez des compositions mièvres et des écrits vains à la corbeille.

Qu'importe, on ne vous demande pas d'être bons tout le temps, et puis le principal, c'est qu'il en ressorte quelques trésors. 


Et puis vous ferez quelques mauvaises rencontres.

Mais parmi tous ces gens qui vous pourriront la vie, vous tomberez sur quelques unes, qui, à leur façon, vous la changeront, pour quelques minutes ou pour toujours.



Evidemment je vous souhaiterai encore cette année de beaux enfants, de beaux mariages, de beaux coups de foudre, des jobs en or et des projets scéniques qui se concrétisent.


Evidemment j'écrirai encore du "darkucul", des mots doux-amers, je vous parlerai d'anti-héros triomphants dans mon monde cyanoflore.


Alors, dans ce monde un peu hostile, dans cette vallée infernale désertée de Bob Morane, je vous demande, pour quelques minutes, d'oublier vos problèmes qui ne dureront pas, de vous allonger un peu dans l'herbe avec moi et de me rejoindre à Sugar Town, juste le temps de quelques lignes, en attendant de retrouver un monde où tout est plus compliqué.


Croyez en vos rêves irréalistes.


En ce qui me concerne, après avoir regardé Once j'ai bien répété "Falling Slowly", et pense être fin prête pour une session avec Glen Hensard, sur qui je ne manquerai pas tomber en bas de chez moi.


Soyez fous, soyez insensés, c'est comme ça qu'on vous préfère.


There's a light that never goes out.


"I got some troubles but they won't last

I'm gonna lay right down here in the grass

And pretty soon all my troubles will pass

'cause I'm in shoo-shoo-shoo, shoo-shoo-shoo

Shoo-shoo, shoo-shoo, shoo-shoo Sugar Town


[...]


If I had a million dollars or ten

I'd give to ya, world, and then

You'd go away and let me spend

My life in shoo-shoo-shoo, shoo-shoo-shoo

Shoo-shoo, shoo-shoo, shoo-shoo Sugar Town

La-la-la-la to end"




2 commentaires:

  1. Et bien voilà, c'est fait, ça fait quelques jours qu'on l'attendait. Tagué, flatté, merci.

    Bonne année à toi aussi pour la lose et pour le culte.

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  2. Oh, c'est vrai, tu l'attendais, je suis toute émouvue de cette expectance bloguistique :)

    Happy new year monsieur!

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